Avec
cet article, un nouvel exercice se présente à moi. En effet, c'est
la première fois que je m'essaie à la présentation et à la
critique de livres. Et pour se faire, ce n'est un pas un seul livre
qui qui sera analysé mais huit ! Huit livres considérés un
peu comme étant un seul, tant ils sont complémentaires les uns des
autres. Je vais donc faire la critique, terme qui n'est pas
uniquement péjoratif, d'une série de livres, à savoir la
collection Célébrations
païennes des
éditions Danaé, une filiale d'Alliance
Magique. Cette collection est un emblème de ces éditions et
elle le restera pour un bon nombre d'années. Bien évidemment, je
ne commente que ce que je possède, à savoir la version francophone
des livres. De plus, il n'est pas question d'écrire une critique
toute blanche ou toute noire, du style « C'est trop bien !!!! »
ou à l'inverse du style « C'est trop nul !!!! ». Ni
l'une ni l'autre ne présente de réel intérêt. Je veux et j'essaie
d'écrire un article constructif ; afin qu'il soit une aide pour
les éventuels acquéreurs de ces livres. Le but est qu'ils puissent
se faire un avis assez détaillé. Je n'ai pas la prétention
d'écrire la meilleure critique sur le sujet. Seront abordés dans
l'ordre suivant :
- Quelques généralités
- L'introduction (des huit livres)
- Les chapitres Anciennes pratiques et Nouvelles pratiques sont réunies dans un même commentaire. Ils présentent des similarités.
- Sorts et divination
- Recettes et bricolages
- Les chapitres Prières et invocations et Rituels et célébrations sont réunies dans un même commentaire. Ils présentent eux-aussi des similarités.
- Correspondances pour ….
- Bibliographie
- Culte égyptien (Netjeriste et / ou Kémétiste)
- Culte slave (Rodnoverie)
Les
pratiques cultuelles slave et égyptienne sont évoquées çà et là
dans les huit livres. Et elles sont d'une importance non négligeable
pour moi, voilà pourquoi une partie leur est consacré dans cet
article.
Avant
que les mauvaises langues ne se délient, ces livres ont été
achetés. Ils ne m'ont pas été offerts. Le bien qui en est dis est
donc le reflet de ma pensée. Quant aux défauts abordés dans
l'article, ils sont là aussi le reflet de ma pensée et non pas
l'expression d'une critique bête et méchante. L'objectif n'est pas
de nuire à qui que ce soit. Aucune rétribution financière ne m'a
été versée pour que je dise du bien ou du mal de ces livres. Pour
rappel, ce ne sont pas les éditons Danaé (filiale d'Alliance
Magique) qui sont commentées mais les livres eux-mêmes !
Ces derniers sont la traduction d'une publication issue d'une maison
d'édition américaine à savoir Llewellyn.
AUCUN rituel, AUCUNE recette ou autre présents dans les livres ne
sera recopié. Cela au nom du respect de la propriété
intellectuelle et des droits d'auteur. L'amoralité du plagiat est
ainsi évitée. Enfin, pour être des plus clairs, voici les huit
livres concernés :
- Mélanie Marquis (2017). BELTANE : Rituels, Recettes et Histoire du 1er mai, traduit de l'anglais par Marjorie Badinand, Toulouse : Éditions Danaé.
- Deborah Blake (2017). LITHA : Rituels, Recettes et Traditions du Solstice d’Été, traduit de l'anglais par Hiero Solis, Rayol Canadel : Éditions Danaé.
- Mélanie Marquis (2017). LUGNASAD : Rituels, Recettes et Traditions de la Fête des Moissons, traduit de l'anglais par Hervé Solarczyk, Rayol Canadel : Éditions Danaé.
- Diana Rajchel (2017). MABON : Rituels, Recettes et Traditions de l’Équinoxe d'Automne, traduit de l'anglais par Hervé Solarczyk, Rayol Canadel : Éditions Danaé.
- Diana Rajchel (2017). SAMHAIN : Rituels, Recettes et Traditions de la Fête des Morts, traduit de l'anglais par Hervé Solarczyk, Rayol Canadel : Éditions Danaé.
- Susan Pesznecker (2017). YULE : Rituels, Recettes et Traditions du Solstice d'Hiver, traduit de l'anglais par Hervé Solarczyk, Rayol Canadel : Éditions Danaé.
- Carl F. Neal (2018). IMBOLC : Rituels, Recettes et Traditions de la Chandeleur, traduit de l'anglais par Hervé Solarczyk, Rayol Canadel : Éditions Danaé.
- Kerri Connor (2018). OSTARA : Rituels, Recettes et Traditions de l’Équinoxe de Printemps, traduit de l'anglais par Hervé Solarczyk, Rayol Canadel : Éditions Danaé.
Les huit livres dans la version américaine publiés chez Llewellyn |
IMBOLC, version française |
En
quelques généralités...
Les 8 livres sont centrés sur la Wicca et le monde anglo-saxon. Les
célébrations présentées dans ces livres sont donc inspirées de
ce courant néo-païen. Si
vous êtes Celtisant, (Néo)Druidique, Odiniste ou Ásatrú (Anstrêve
en français)
vous
trouverez probablement des décalages entres ces livres et votre
pratique. D'autres cultures et d'autres cultes sont évoqués. L'un
des Paganismes emblématiques de l'Europe est le culte Gréco-romain.
Il arrive souvent que le culte grec et le culte romain demandent à
être distingués. Du fait de leur proximité, le culte grec et le
romain seront réunis sous l'étiquette du monde gréco-romain dans
cet article. Ce monde est systématiquement évoqué dans les livres.
Fort heureusement ! En effet, ces panthéons sont largement
connus des Païens, même par ceux qui n'en vénèrent pas les Dieux.
Le monde gréco-romain est quand-même une référence, qu'on le
veuille ou non ! Son absence aurait été des plus
regrettables... C'est son importance pour le monde occidental qui est
soulignée par ces quelques lignes. Et cela est dit, bien que je n'en
sois pas un adepte. J'aurais tant aimé que le culte slave et le
culte égyptien soient touts-deux systématiquement évoqués dans
les livres... Mais lemonde slave n'est pas aussi connu que le monde
gréco-romain. Quant au culte égyptien, bien qu'il soit largement
connu à travers le monde occidental, il n'a pas eu exactement la
même influence en Europe que le culte gréco-romain. Ceci
expliquerait donc cela...
OSTARA, version française |
Selon
moi, l'un des gros défauts de la série est la pluralité des
Auteurs. On compte six Auteurs pour les huit livres. Deux Auteurs ont
écrit deux livres ; SAMHAIN et MABON sont de Diana Rajchel ;
BELTANE et LUGNASAD sont de Mélanie Marquis. J'ai bien conscience
que l'écriture d'un livre demande du temps. Beaucoup de temps !
La distribution rédactionnelle aurait dû être différente. Un
partage de la rédaction par chapitre entre les Auteurs aurait été
préférable. Ainsi l'Introduction
aurait été rédigée par l'Auteur A, l'auteur B aurait pris en
charge le chapitre Anciennes
pratiques pour les
huit livres. L'Auteur C aurait rédigé le chapitre Nouvelles
pratiques pour les
huit livres également. Et ainsi de suite... Le fait d'avoir des
Auteurs différents pour l'ensemble des livres casse un peu l'unité
de la série, selon moi ça se ressent à la lecture... Pour finir
l'introduction de cet article avec une note positive, les livres sont
imprimés en respectant l'environnement. Ils ont le logo IMPRIM'VERT
et ils sont imprimés en France. À mon sens, c'est quand-même assez
important pour être souligné !
L’introduction
est un point positif. Dès à présent je réponds à une critique
pouvant être lue sur les différents sites d'achat en ligne. Il est
reproché à la série d'avoir la même introduction pour les huit
volumes ! Un comble ! Selon moi c'est tout-à-fait
logique ! C'est même plus que logique, ça s'impose ! Il
est pertinent que les livres d'une même série soient introduits par
le même texte, la même introduction. Cela donne de la cohérence et
de l'unité à la série. Et c'est d'autant plus important que les
livres ne sont pas tous du même Auteur. De plus, cette introduction
est vraiment bien rédigée. Elle va à l'essentiel ! Elle fait
comprendre ce qu'est la Roue de l'Année et l'impact que celle-ci a
sur la spiritualité. La distinction entre Hémisphère nord et
Hémisphère sud est même évoquée. L'introduction ne va pas trop
loin sans en dire trop peu. Bref pour moi, elle est parfaite !
BELTANE, version française |
Les
deux chapitres Anciennes
pratiques et
Nouvelles
pratiques font
l'objet d'un même commentaire, des mêmes remarques.
Ces
deux chapitres ont des points positifs : Ils
sont instructifs. J'y ai appris des choses et c'est plutôt cool.
L'Europe fait l'objet de quelques paragraphes. L'Ásatrú (Anstrêve
en français) est
abordée. Fort heureusement le monde gréco-romain est
systématiquement abordé. Des cultures d'Asie, d'Afrique et des
Amérindiens sont quand-même évoquées çà et là dans les livres.
Ces chapitres alimenteront votre culture spirituelle et païenne.
Dans
OSTARA,
le chapitre Nouvelles
pratiques
nous ordonne « Sortez vous promener ! ». Très
bien ! Je suis entièrement d'accord avec cette idée !
Mais mon avis est quand-même mitigé sur ce conseil. À la fois, il
ne me paraît pas nécessaire de le dire mais d'un autre côté ça
l'est pour celle et ceux qui ont perdu ou qui n'ont jamais eu cette
habitude... De plus, j'ai bien envie de vous conseiller de sortir
mais en toute saison ! Comme j'approuve l'idée, elle a été
classée parmi les points positifs.
Le
chapitre Anciennes
pratiques localise les
célébrations sur le plan astrologique et calendaire. Par exemple,
dans OSTARA,
le lien avec l’Équinoxe de Printemps est abordé. Ce qui a le
mérite de définir clairement l'événement sur la calendrier. Le
livre LIHTA,
dans Anciennes
pratiques,
présente un répertoire basique sur les animaux et leurs symboliques
et même d'autres symboles pour les célébrations du Solstice d’Été.
Certes ce n'est pas une encyclopédie sur le sujet, mais ça donne
quelques idées et des bases. À mon sens c'est toujours bon à
prendre. Il aurait peut-être été préférable que cela se trouve
dans Correspondances
pour Litha.
Un
fait surprenant est mentionné dans LUGNASAD,
au chapitre Nouvelles
pratiques. Mélanie
Marquis propose un paragraphe pour Honorer
les Morts. Et oui !
Ce qui présente l'avantage de livrer quelques astuces sur le sujet.
Les idées présentées peuvent être reprises à Samhain. Et
pourquoi pas à la date anniversaire de naissance et / ou de décès
d'un cher disparu. Ce point est judicieux voire audacieux. Même s'il
existent des périodes clés pour honorer les défunts, l'Auteure
nous rappelle, peut-être involontairement, que l'on peut rendre
hommage aux défunts en toutes saisons.
Ces
deux chapitres ont aussi quelques points sur lesquels je suis plutôt
mitigé : Le
monde anglo-saxon est systématiquement abordé. Il domine le contenu
des livres. Ce qui est quelque part compréhensible, étant donné
que les Auteurs sont américains. Mais il aurait été préférable,
qu'il domine un peu moins les contenus.
Des
fêtes et des événements laïcs sont mentionnés mais aussi des
fêtes chrétiennes ou juives. Dans MABON,
le chapitre Nouvelles
pratiques
nous énumère un panel des fêtes juives, telles que Rosh-ha-Shanah
et Yom-Kippour. Des célébrations chrétiennes sont également
présentées comme La
Toussaint
dans SAMHAIN,
Diana
Rajchel met en exergue l'influences chrétienne de La Toussaint sur
Saimhain.
Des
événements laïcs sont mentionnés comme le
1er mai pour la France dans BELTANE ou
encore la fête de la musique le 21 juin dans LITHA
pour la France et le reste du monde. De même dans SAMHAIN,
un événement LGBT est évoqué. La date avancée pour cet événement
est 1970. Tenez-vous bien, cet événement est abordé dans Ancienne
pratique ! Il
aurait été plus logique de le traiter dans Nouvelles
pratiques. !
À mon humble avis... Quelques petites incohérences de ce genre sont
à noter ça et là. Certes ça ne gêne en rien la lecture et la
compréhension mais c'est tout de même dommageable...
La
mention de fêtes et d'événements laïcs, juifs ou chrétiens est
fort intéressante. Mais est-ce que ces fêtes et événements ont
leur place dans un livre païen ? Oui et non. Oui car c'est
toujours intéressant de le savoir. Et non, car ce n'est pas vraiment
païen ; bien que certaines de ces fêtes se sont construites
sur des célébrations païennes. Vous êtes seul juge... À tire
personnel, je ne me vois pas m'inspirer d'événements laïcs pour
construire ma spiritualité. Tout aussi respectables que sont ces
événements laïcs. Je précise que je n'ai rien contre les
personnes qui le font. Loin de moi l'idée de discriminer qui ou quoi
que ce soit ! J'exprime juste mon opinion. J'avoue que si
j'avais été moi-même auteur, je ne sais si j'aurais évoqué ces
événements. Toujours est-il que ces mentions enrichissent votre
culture.
Ces
deux chapitres ont un seul point négatif :
Dans BELTANE,
Mélanie Marquis nomme ces deux chapitres Les
anciennes voies et Les
nouvelles voies ce
qu'elle ne fait pas dans LUGNASAD.
Une fois n'est pas coutume, plusieurs chapitres de BELTANE
ont des titres différents par rapport aux autres livres de la
série.Ce qui porte légèrement atteinte à l'unité de la série,
selon moi.
Pour
conclure, ces deux chapitres présentent l'avantage de plonger le
lecteur dans l'ambiance de la fête voire de la saison. Un conseil
serait de les lire ou les relire une semaine ou deux voire un mois
avant les célébrations pour s'imprégner de l'atmosphère. Ils
permettent de mieux s’imprégner de l'esprit de la fête en
question. Si les chapitres Anciennes
pratiques
et Nouvelles
pratiques semblent être un sans-faute, il n'en est
pas vraiment de même pour le chapitre Sort et divination.
LITHA, version française |
Le
chapitre Sorts et divination aurait pu ou dû faire
l'objet de deux chapitres, en effet une divination n'est pas un sort.
Et vise-versa !
Ce
chapitre des points positifs : L'avantage,
c'est que ces sorts sont nombreux. Il est donc difficile de ne pas y
trouver de l'inspiration ! Certains
sorts sont liés à la période abordée dans le livre, comme dans
YULE
où on vous propose de faire un sort sous la forme d'un Bonhomme
en pain d'épice pour garder vos cadeaux
ou
une recette pour faire vos Eaux
magiques de l'Hiver.
C'est
quand-même un attendu. Vu que les livres sont spécifiques à une
période, le Lecteur attend légitimement des sorts caractéristiques
de la périodes abordée.
Dans
LIHTA, un répertoire basique sur les plantes et leurs
symboliques pour les sorts est proposé. Certes ce n'est pas une
encyclopédie sur le sujet, mais c'est toujours bon à prendre. Ça
donne des bases. Ce répertoire aurait dû se trouver dans
Correspondances pour Litha.
Des
divinations autres que les cartes sont proposées. C'est plutôt
sympa. Ces pratiques ouvrent vers d'autres perspectives. Elles ont le
mérité de proposer de la nouveauté, de l'originalité. J'en
essaierai peut-être quand l'occasion de présentera. Comme par
exemple une Augure hivernale dans YULE ou la
divination par la bougie de Brigid dans IMBOLC.
Dans
LUGNASAD,
on trouve une
divination par le pendule pour identifier les dangers.
C'est pas mal ! Mélanie Marquis avance des arguments en la
faveur de Lugnasad pour une telle pratique divinatoire, néanmoins
c'est très certainement réalisable en toutes saisons. De nombreuses
divinations qui n'ont pas de liens avec les cartes sont présentées
dans tous les livres de la série.
L'un
des points forts en matière de divination se trouve dans BELTANE ;
la symbolique des seize personnages de Cours est présentée sous
l'angle de la compatibilité amoureuse. Il fallait y penser !
Pour les Novices, classiquement dans les Tarots, les Cours se
composent du Roi, de la Reine (parfois Dame), du Cavalier (ou
Chevalier) et du Valet (ou Page). Chacune des suites (Bâtons,
Coupes, Deniers et Épées) a sa propre cours. Il y a donc seize
personnages, ce qui offre un éventail assez détaillé pour analyser
la compatibilité amoureuse.
Cette
chapitre a des points négatifs :
Dans BELTANE,
il se nomme Charmes et
divination. Certes
« charme » et « sort » sont synonymes.
Cependant ce petit détail est un peu dommageable. Vous allez dire
que trop d'importance y est accordée. Mais c'est important. Ça
casse légèrement l'unité de la série, selon moi.
Dans
YULE,
certains sorts paraissent anecdotiques, voire du niveau de la légende
urbaine, comme les sorts
pour faire tomber la neige.
L'un d'eux consiste à courir vite 5 fois autour de votre table...
C'est mignon, mais est-ce que c'est l'une des attentes de ces
livres ? Ce n'est pas sûr...
Quant
à la divination, j'avoue avoir été grandement déçu de ne pas
trouver au moins un schéma de tirage dans chacun des livres. C'est
là ma plus grosse déception ! J'ai plusieurs jeux de cartes,
et j'avais une réelle attente quant aux schémas de tirage proposés.
Seuls OSTARA, BELTANE, LITHA, MABON et YULE proposent
une ou deux méthodes de tirages, mais pas plus. Soit cinq livres sur
les huit, à peine plus de la moitié de la série. Certes c'est déjà
pas mal, mais j'aurais vraiment apprécié trouver des schémas dans
les huit livres. Le livre SAMHAIN évoque la possibilité de
faire un tirage de cartes mais il ne propose aucun schéma...
Dommage, surtout pour ces célébrations ! De plus, avoir des
schémas de tirage assez bien fourni avec une quinzaine de cartes
aurait été appréciable. Le schéma le plus fourni est celui du
Tirage de Tarot pour Mabon dans MABON, évidemment, avec
vingt-quatre cartes. Ce qui est pas mal ! Les autres tirages
préposés ont en moyenne six à huit cartes. Le tirage de Mabon
convient à toutes les situation. Il ne semble donc pas spécifique à
Mabon. Pour avoir une petite note positive, il est simple, sympa et
pratique, je le testerai quand l'occasion se présentera.
Ce
chapitre a des points sur lesquels je suis plutôt mitigé : Les
sorts proposés vous feront très certainement pensé à la Wicca,
comme beaucoup d'autres éléments dans ces livres. Ce qui est
quelque part compréhensible, étant donné que les livres sont de
base orientés vers cette pratique néo-païenne. La
plupart de ces sorts sont intéressants. Du moins, ils ont attiré
mon attention. Cependant, un bon nombre des sorts évoqués peuvent
être effectués à plusieurs moment de l'année. Ainsi le sort
Citrine et Soleil : Dynamisme et purification dans
BALTANE peut être être effectué en dehors de cette période,
surtout si l'urgence s'en fait sentir... De même pour Magie des
bougies pour le calme et Sort d'herbes pour assurer la
réussite dans LUGNASAD. Il
y a également un sort pour trouver un objet perdu et
sort pour promouvoir l'harmonie dans la communauté du livre
MABON. Bref les exemples ne
manquent pas. J'attends
bien les arguments des Auteurs qui tendent à démontrer que Lugnasad
et Mabon sont les périodes idéales pour pratiquer ces sorts ;
or ces sorts semblent adaptables en toutes saisons. Naturellement, il
faut le adapter... Si les sorts précédemment cités vous laissaient
dubitatifs, le Sort
pour régler les vieilles dettes
dans SAMHAIN,
finira de vous convaincre. En effet, il n'est pas nécessaire
d'attendre Samhain pour l’effectuer surtout si l'urgence s'en fait
sentir.
Pour
conclure,
mon avis sur le chapitre Sorts
et Divination
est assez mitigé. Ma très grosse déception est de ne pas avoir
trouvé des schémas de tirages de cartes dans les huit livres de la
série. Néanmoins quelques pépites s'y trouvent comme la symbolique
des seize personnages de Cours pour la compatibilité amoureuse dans
BELTANE.
Des méthodes divinatoires en dehors des cartes sont proposées et la
majorité des sorts proposés sont intéressants. Quant aux sorts,
ils sont une sources d'inspiration et demande à être adaptés. Du
moins, c'est préférable selon moi. Par rapport au chapitre Sort
et Divination,
le chapitre Recettes
et bricolages
se montre moins décevante.
LUGNASAD, version française |
Une
fois encore, Recettes et bricolage est un chapitre qui
aurait pu ou dû faire l'objet de deux, en effet une recette n'est
pas vraiment un bricolage. Et inversement !
Ce
chapitre a des points positifs :
Nombreuses sont les recettes proposées. Elles semblent privilégier
l'alimentation végane ou végétarienne. Quelques recettes carnées
comme les côtelettes
d'agneau à la menthe ou
le jambon et sauce au
persil dans OSTARA
sont proposées.
Certaines recettes présentent l'avantage d'être simples à réaliser
comme les Crêpes Griddle
cakes dans SAMHAIN.
Le livre SAMHAIN
propose également une recette particulièrement adaptée pour la
période à savoir le gâteau
des âmes, dont une
offrande peut être faite à vos proches disparus. Des recettes de
boissons sont également proposées comme le Vin
de mai magique dans
BELTANE ou
comment faire votre propre mélange d'épices pour vin et cidre chaud
dans YULE.
On vous propose même d'en faire un petit paquet pour l'offrir. Si
ça, c'est pas mignon ?!
Les
activités, ou les bricolages, sont variés et ça c'est une bonne
chose ! Si vous avez des enfants, ou si vous travaillez avec des
enfants, vous trouverez des idées d'activités à réaliser en
groupe. Les adultes eux-aussi pourront trouver de quoi satisfaire
leurs envies créatives. Des
activités caractéristiques des célébrations sont proposées,
comme la Croix de Brigid dans IMBOLC, ou
l'arbre de mai de Beltane
dans BELTANE. Toujours
dans BELTANE, Mélanie
Marquis propose une activité plutôt ingénieuse, surtout pour les
Païens solitaire, c'est celle du Mini pôle de mai pour
centre de table, qui est un
arbre de mai miniature, tout simplement... Mais l'idée est vraiment
intéressante pour ceux qui s'inscrivent dans cette tradition. Dans
LIHTA, on trouve des
indications pour faire des Guirlandes de Soleil
qui sont assimilables à des couronnes de fleures ou de Noël / Yule.
L'idée est pas mal et elle permet de créer un correspondance entre
les deux Solstices, selon moi. J'aime bien l'idée. Le livre YULE
présente un gros point fort, c'est celui de (re)contextualiser la
tradition de l'arbre de Yule / Noël, mettant ainsi en avant la
coutume païenne de mettre de la verdure dans son intérieur aux
alentours du Solstice d'Hiver. D'ailleurs Susan Pesznecker nomme
cette tradition l'Arbre du Solstice.
Ce
chapitre a un point négatif :
Dans BELTANE,
il se nomme Recettes et
Artisanat. Contrairement
à « charme » et « sort » qui sont synonymes,
« artisanat » et « bricolage » ne le sont pas
vraiment. Ils seraient plutôt antinomiques... Là aussi, ce petit
détail est tout-de-même dommageable. Peut-être que trop
d'importance y est accordée. Mais mon idée persiste, à savoir que
ça casse légèrement l'unité de la série, selon moi.
Pour
conclure, mon avis sur le chapitre Recettes et bricolage
est donc positif dans l'ensemble. Les activités proposées sont
variées. Certaines présentent l'avantage d'être réalisables avec
des enfants. Quant aux recettes, elles sont elles-aussi variées et
peuvent fournir des idées de repas.
Le chapitre
Recette
et bricolage donne
donc des idées, il a ainsi un point commun avec les
deux chapitres Prières
et invocations
et Rituels
et célébrations.
MABON, version franaçaise |
Les
deux chapitres Prières et invocations et Rituels
et célébrations font l'objet d'un même commentaire, des
mêmes remarques. Ils sont probablement l'atout de ces livres.
Ces
deux chapitres ont des points positifs : Les
rituels et les invocations sont une véritable source d'inspiration.
Ils ont l'avantage d'être nombreux dans chacun des livres. Bien que
géniaux, je ne préconise pas de appliquer les rituels tels quels.
Ces livres sont des traductions. Par conséquent les textes proposés
sont à l'origine écrits en anglais. La traduction est sans doute
bien réalisée. Et là, je vais parler en tant qu'ancien étudient
en langue étrangère. Même si la traduction est bien réalisée, le
texte traduit (en français) perd de la valeur par rapport au texte
original (en anglais). Le texte français perd sans doute de
l’intonation, de la rime et possiblement des figures de style. Ce
qui est dit pour ces textes vaut pour tous les textes traduits de la
Terre. Voilà pourquoi il préférable selon moi de s'inspirer de ces
textes, de les modifier plutôt que de les prendre tels quels. De
plus, en retravaillant les texte et/ou les rituels associés, vous y
mettez votre touche. Et cela rend l'impact de votre texte ou de votre
rituel encore plus fort ! Le temps consacré à la réécriture
est une sorte d'offrande. Ceci prouve, à vous-même et aux
Divinités, que vous vous êtes investi dans les célébrations. Et
ça, c'est déjà une bonne chose. J'y prends des phrases par-ci
par-là que je modifie. De plus, ces textes peuvent vous inspirer
pour tous vos rituels et toutes vos dévotions en dehors des huit
grandes célébrations. C'est là l'un des avantages de ces livres.
Certaines
prières et invocations s’inscrivent dans le contexte des
célébrations comme le Mini
rituel rapide : Pain et bénédiction.
Le but est d'exprimer sa gratitude à travers le pain. Le pain est
l'élément central de Lugnasad ou Lammas. Bien que ce
rituel puisse être considéré comme caractéristique de cette
période, celui-ci est adaptable (une fois encore) à travers
d'autres ingrédients pour d'autres célébrations, comme le raisin.
Les vendanges ont lieu entre
juillet et octobre. Le Mini
rituel rapide : Pain et bénédiction
peut donc être adapté avec du raisin vers Mabon voire Samhain. Il
deviendrait ainsi Mini
rituel rapide : Raisin et gratitude...
Le livre YULE
propose des rituels caractéristiques pour sa période, comme Rituel
de bûche de Yule pour deux personnes.
YULE
présente deux points forts. Dans le chapitre
Rituels
et célébrations,
Susan Pesznecker mets en exergue le rôle et une courte historicité
des chants au moment du Solstice d'Hiver. Dans Prières
et invocations,
une structure
pour une prière simple
est présentée en quatre points et est assorti d'un exemple. Ce qui
est vraiment pas mal. C'est à noter ! C'est même une aide
précieuse aussi bien pour les débutant que pour les plus
expérimentés.
Ces
deux chapitres ont des points sur lesquels je suis mitigé : Les
prières, les invocations, les rituels et les célébrations feront
aussi pensé à la Wicca. Ce qui est une fois encore compréhensible,
étant donné que les livres sont de base orientés vers cette
pratique néo-païenne.
Si
certaines prières sont caractéristiques des célébrations,
d'autres en revanche sont réalisables tout au long de l'année selon
moi, comme la Prière de la guérison
dans IMBOLC ou encore
Invocation de la nuit Obscure de l'âme
dans MABON. La nuit
obscure de l'âme peut être défini selon moi comme remise en
question, une crise spirituelle voire une perte de la Foi. Si cela
vous arrive ne pleine Hiver ou en pleine Été, et que vous voulez
effectuer un rituel pour vous aider à aller mieux bien évidemment
vous n'attendez pas Mabon ! De même, il n'est pas
nécessaire d'attendre Imbolc pour prier en faveur d'une guérison.
L'avantage de ces textes est qu'ils peuvent vous inspirer tout au
long de l'année, bien qu'il soit écrit dans IMBOLC et
MABON.
J'ai mis ce point dans les points mitigés car avoir des textes
caractéristiques de la fête abordée est quand-même un attendu. Vu
que les livres sont spécifiques à une période, on attend
légitimement des
prières, des invocations, des rituels et des célébrations
caractéristiques de la périodes abordée.
Plusieurs
prières à Morrigan sont proposées, une simple, une pour les femmes
et une pour les hommes, dans SAMHAIN.
Ça a le mérité de distinguer les genres... C'est toujours
intéressant à analyser. Certains et certaines ne manqueront pas de
faire remarquer que les transgenres ne sont pas représentés. Quant
à cette distinction de genre (ou de sexe) pour la prière, cela se
fait çà et là, notamment chez certains Adeptes de la Wicca.
J'avoue ne pas trop me pencher sur la question, car une telle
distinction n'est pas prise en compte dans ma pratique. Tout
aussi respectable et compréhensible que cette distinction puisse
être ; je pense que Femmes et Hommes (et Transgenres) prient de
la même manière ou plutôt chacun à sa façon. S'il y a 10 000
païens, il y a 10 000 façons de prier. Chacun est libre de prier
comme il veut. Loin de moi l'idée de discriminer qui ou quoi que ce
soit ! J'exprime juste mon opinion. Toujours est-il que cette
distinction invite à la réflexion.
J'avoue
avoir été surpris de trouver une Invocation
au Père Yule,
dans YULE
évidemment... D'après mes recherches, le Père Yule c'est le Père
Noël ou une adaptation moderne, pas chrétienne pour le coup,
d'Odin. Pour faire simple, Odin est vêtu de rouge lors d'une
chevauchée sauvage lors du Solstice d'Hiver. D'où l'amalgame entre
Odin et le Père Yule / Noël... Libre à vous d'avoir la
considération qui vous plaira vis-à-vis de l'invocation au Père
Yule.
Pour
conclure, ces deux chapitres présentent l'avantage d'être une
véritable source d'inspiration. Bien que les textes aient une forte
orientation Wicca, ils sont adaptables à votre pratique. Retenez que
vous devez toujours vous interroger sur la pertinence de tel ou tel
rituel. Les deux chapitres Prières
et invocations et
Rituels et célébrations
fournissent donc des idées, ils présentent ainsi un point
commun avec le chapitre Correspondances pour...
Un
petit chapitre Correspondances pour... est présent
dans chacun des huit livres. Les pointillés remplacent le titre du
livre/des livres, par exemple Correspondances pour Yule.
L'inconvénient est qu'aucune explication explication n'est fournie.
Dans Correspondances pour Mabon, les Muses sont cités.
Pourquoi les Muses ? C'est à vous de faire votre recherche.
L'arcane X La Roue de Fortune est rattachée également à Mabon,
mais aucune explication n'est fournie. Un autre exemple parmi tant
d'autres... Korê est associée à Lugnasad mais on ne vous dit
toujours pas pourquoi... Dommage ! Ce défaut paradoxalement
présente un avantage, les listes sont simplement détaillées. Ce
chapitre est donc synthétique. Un autre avantage, les thématiques
abordés sont nombreuses, les voici :
- Objectifs spirituels et mots clés
- Objectifs magiques et opérations conseillées
- Astrologie et associations planétaires
- Archétypes (féminins et masculins)
- Divinités et Héros (Dieux et Déesses)
- Couleurs
- Plantes
- Arbres
- Fleurs
- Cristaux et pierres
- Métaux
- Animaux totem et créatures mythiques
- Parfums pour huiles, encens, pot-pourri ou qui flottent tout simplement dans l'air
- Arcanes du Tarot
- Symboles et outils
- Aliments
- Boisons
- Activités et pratiques traditionnelles
- Servie communautaire
- Autres noms de …... dans d'autres traditions païennes
- Fêtes et traditions ayant lieu autour de …... dans l'hémisphère nord
- Fêtes et traditions ayant lieu autour de …... dans l'hémisphère sud
Pour
conclure sur ce chapitre des correspondances, les idées y
foisonnent. Globalement, vous trouverez des réponses à vos
questions, ne serait-ce qu'avec les sous-partie Archétypes.
Un vif conseil serait de faire vos propres recherches et
surtout à réfléchir sur la pertinence des correspondances
proposées. Bref, il vous appartient de trouver le pourquoi
des correspondances proposées. Si le chapitre Correspondances
pour pour... permet de répondre à vos questions, la
Bibliographie permet quant à elle permet d'élargir vos
lectures.
SAMHAIN, version française |
Une
Bibliographie est proposée. C'est suffisamment
important pour être souligné. C'est un point positif. La plupart
des livres sont en anglais ce qui est logique. L'original des livres
est en anglais. Les Auteurs sont anglophones. Ils se sont tout
naturellement appuyé sur des livres anglais pour écrire le(s)
leur(s). Dans la bibliographie francophone, si une traduction en
français de ces livres anglais existent, sachez que c'est mentionné
par un petit astérisque. Moi j’apprécie ce geste. Petit défaut
ou gros défaut, la Bibliographie est absente dans LUGNASAD et
MABON. Ce qui est plus que regrettable !
Pour
conclure cette première partie de l'article, les
8 livres sont centrés sur la Wicca et le monde anglo-saxon. Les
monde gréco-romain est systématiquement abordés dans les livres.
Des cultures d'Asie, d'Afrique et d'ailleurs sont également
présentées. La pluralité des Auteurs casse l'unité de la série.
Pour palier à ce défaut, la distribution rédactionnelle aurait dû
être différente. Un partage de la rédaction par chapitre du livre
entre les Auteurs aurait été ainsi préférable. L'Introduction
aurait été rédigée par l'Auteur A, l'auteur B aurait pris en
charge le chapitre Anciennes
pratiques
pour les huit livres. L'Auteur C aurait rédigé le chapitre
Nouvelles
pratiques
pour les huit livres également. Et ainsi de suite...
Les
chapitres n'ouvrent pas tous sur les mêmes perspectives.
L'introduction
qui ouvre chacun des livres de la série est excellente. Elle fournit
quelques détails intéressants. Elle ne va pas trop loin sans en
dire trop peu. Les
deux chapitres Anciennes
pratiques
et Nouvelles
pratiques
qui ont fait l'objet des mêmes remarques, permettent au Lecteur de
se plonger dans l'ambiance de la fête voire de la saison et de
s’imprégner de l'esprit de la fête en question. Les
chapitres Sorts
et divination
et Recettes
et bricolage
auraient pu ou dû faire l'objet de deux chapitres ; en effet
une divination n'est pas un sort ; une recette n'est pas
vraiment un bricolage ; et inversement ! Bien que des
points intéressants s'y trouvent, le
chapitre Sorts
et divination
m'a quand-même déçu. Ma très grosse déception est de ne pas
avoir trouvé des schémas de tirages de cartes dans chacun des huit
livres de la série. Les sorts proposés sont
une sources d'inspiration. Il en est de même pour les textes des
deux
chapitres Prières
et invocations
et Rituels
et célébrations.
Bien que ces textes aient une forte orientation Wicca, ils n'en
demeurent pas moins adaptables à votre pratique. Le
chapitre Recettes et
bricolage m'a
agréablement surpris. Les activités proposées sont variées et
certaines sont réalisables avec des enfants. Les recettes donnent
des idées de repas.
Un petit chapitre Correspondances
pour...
est présent dans chacun des huit livres. Les pointillés remplacent
le titre du livre/des livres, par exemple Correspondances
pour Imbolc.
Les idées y foisonnent. Aucune explication n'est donnée dans ce
chapitre. Les listes sont simplement détaillées. Ce qui est à la
fois une qualité et un défaut. Une Bibliographie
est proposée. La plupart des livres sont en anglais. Néanmoins,
dans la bibliographie francophone, si une traduction en français de
ces livres anglais existent, sachez que c'est mentionné par un petit
astérisque. Malheureusement, la Bibliographie est absente dans
LUGNASAD
et MABON.
Les
croyances égyptiennes sont abordées çà et là dans les livres.
Après avoir détaillé chacun des chapitres, les éléments
concernant le culte égyptien sont analysés.
YULE, version française |
En
tant qu'adepte du Paganisme égyptien, celui qui m'a fait
entrer dans le Paganisme et les religions antiques, je n'ai pas
d'autre choix que de faire une mention spéciale pour le Paganisme
égyptien ! En effet, les croyances égyptiennes sont abordées
çà et là dans les livres... Plusieurs observations sont à
partager !
Un
petit aparté... Certaines Divinités égyptiennes ont deux versions
de leur(s) nom(s), une hellénisée celle que vous connaissez et une
en égyptien ancien, souvent la moins connue. C'est généralement le
cas des Divinités les plus célèbres. Pour les Divinités dont le
nom connaît deux versions, je mets d'abord le(s) nom(s) hellénisé(s)
puis le(s) nom(s) égyptien(s) comme suit :
- nom(s) hellénisé / nom(s) égyptien(s), fonction(s) et/ou commentaire(s). En gras le nom qui est en principe le plus connu par un Francophone, ce n'est pas toujours le nom hellénisé le plus connu.
- Osiris / Iousires, Asar, Asari, Aser, Ausar, Ausir, Wesir, Ousir, Ousire ou Ausare, Pharaon du Royaumes des morts et Dieu de la fertilité.
IMBOLC
IMBOLC, version américaine chez Llewellyn |
Dans IMBOLC, il est fait mention de la Déesse Renenoutet, comme étant une correspondance de Brigid. Les références à la Déesse égyptienne sont correctes. En effet, Rénénoutet ou Renoutet est bien une Déesse liée au monde agricole. Elle est généralement représentée sous la forme d'un cobra. Elle est la protectrice des récoltes et des greniers. Par extension, elle est aussi la Déesse des vignerons et des celliers, et veille sur les cuves et le raisin. D'après les Mystères des Dieux de l’Égypte aux éditions Hachette collection, Rénénoutet est célébrée le 27éme jour du mois de Pharmouti (février-mars), soit le 12 mars et également lors le 1er du mois de Pakhon (mars-avril), soit le 16 mars. Ces deux dates sont relativement proches d'Imbolc. Rénénoutet présente bien des similarités avec Brigid. Établir une correspondance entre ces deux Déesses ne me semble pas saugrenu. Conformément à ma conception spirituelle, les parallèles établis entre deux Divinités ne sont jamais absolus. Telle Divinité n'est pas telle autre !
OSTARA
Dans
OSTARA,
les pratiques égyptiennes sont évoquées au chapitre Anciennes
pratiques.
Plusieurs Divinités sont évoques :
- Min / Minou, est le Dieu de la fertilité et de la reproduction. Le fait qu'il soit représenté en érection, fait de lui un Dieu de la sexualité. Il est également lié à la fertilité. Sa place semble donc être justifiée pour les célébrations ayant un lien avec le Printemps. Rappelons-le, le Printemps est la saison de la fertilité et de la sexualité. Ostara mais aussi Beltane sont deux fêtes liées à ces thèmes, Min semble y avoir sa place.
OSTARA, version américaine
chez LlewellynOsiris / Iousires, Asar, Asari, Aser, Ausar, Ausir, Wesir, Ousir, Ousire ou Ausare, certes il est connu comme étant le Pharaon du Royaume des Morts, mais il est également le Dieu de la végétation. Celle-ci est en plein essor au Printemps. Le livre OSTARA souligne le lien entre Oisiris et Isis. Osiris est également évoqué dans la sous-partie Divinités et Héros de Correspondances pour Ostara.- Isis / Aset, est la maîtresse de la vie. En effet, la vie reprend au Printemps. De plus la présence de son époux Osiris ne fait que favoriser la présence d'Isis lors cette célébration.
- Répit / Renpet est évoquée dans la sous-partie Divinité et Héros de Correspondances pour Ostara. Le livre OSTARA présente à minima l'avantage de faire connaître cette Déesse qui est relativement peu connue. D'après Wikipédia, Le Panthéon égyptien et The complete Gods and Goddesses of Ancient Egypte, Renpet est la dame du temps. Elle était souvent désignée comme la Maîtresse de l'éternité et personnifiait également la fertilité, la jeunesse, le renouveau et le printemps. Sa présence lors de la fête d'Ostara semble donc justifiée.
BELTANE
BELTANE, version américaine chez Llewellyn |
Dans
BELTANE,
le Dieu Ra est proposé dans Correspondances
pour célébrer Beltane.
La présence de Ra dans des célébrations proches de Beltane est
tout-à-fait cohérente. Ra ou Rê, est le Dieu-soleil. Ra incarne le
Soleil fort, le Soleil à son zénith. Une analogie peut être
effectuée avec le soleil fort de l’Été qui va de Beltane à
Lugnasad et passe par Litha, le Solstice d’Été. J'opterais plutôt
pour des célébrations rendues en l'honneur de Ra au Solstice d’Été.
Ra était, du temps des Pharaons, célébré le premier jour de
l'année nilotique, le 1 du mois Thoth, soit le 19 juillet. D'après
les
Mystères
des Dieux de l’Égypte
aux éditions Hachette collection,
Ra était également célébré le 1 et 7 de chaque mois.
LITHA
Dans
le chapitre Anciennes
Pratiques
de LITHA,
l’Égypte est bel et bien abordée mais pas sur le plan Netjeriste
ou Kémétiste. C'est la présence de groupes abrahamiques tels un
groupe juif qualifié de secte et un monastère qui est abordée.
Pour
information, l'astronomie sur le plateau de Gizeh est également
évoquée... J'en viens à ce qu'il y a de plus intéressant selon
moi, à savoir les Divinités égyptiennes mentionnées dans
Correspondances
pour Litha :
- Anoukis /, Anqet, Anket ou Anouket, est celle qui enlace, embrasse les champs. Elle veille donc sur la crue de Nil. Elle est présentée dans LITHA. L'orthographe Anuket présente dans le livre est une orthographe anglo-saxonne. Anouket est donc liée au Nil et à sa crue. La crue du Nil est un événement caractéristique de l’Été. Selon moi, cette caractéristique peut être conservée bien que la construction du barrage ait modifié la vie du Nil. Et ainsi Anouket mais aussi Hâpi, le Dieu du Nil, peuvent être célébrés lors du Solstice d’Été.
- Ra et Amon-Ra figurent également comme étant des Divinités correspondant aux Solstice d’Été. Il est dit que Amon-Ra est un autre nom pour le Dieu Ra. C'est un peu trop simpliste à mon goût. Certains Netjeristes et Kémétistes diront même que c'est faux ! Premièrement Ra ou Rê est le Dieu du soleil et il est le démiurge, le créateur. Deuxièmement Amon ou Imen est un autre Dieu du panthéon égyptien. D'ailleurs c'est encore l'orthographe anglaise, Amun-Ra, qui est proposée pour la version française. Amon est l'un des plus grands Dieux, si ce n'est le plus grand. Même Ra, le Dieu-soleil vit dans l'ombre d'Amon. Il est celui qui réside en tout. Troisièmement, comme l'indique The complete Gods and Godesses of Anciant Egypt Amon-Ra est donc la combinaison d'Amon mais pas de vraiment avec Ra. Lors qu'on lit simplement « Amon » cela fait référence au caractère caché du Dieu. Lors qu'on lit « Amon-Ra » cela référence du caractère solaire, resplendissant du Dieu Amon.
- La présence du Dieu Ra lors du Solstice d’Été est amplement justifiée selon moi. Cela a déjà été mentionné, Ra incarne le Soleil fort, le Soleil à son zénith. Une analogie peut être effectuée avec le soleil fort de l’Été qui va de Beltane à Lugnasad et passe par Litha, le Solstice d’Été.
Dans
le chapitre Correspondances pour LITHA, plusieurs Divinités
égyptiennes sont mentionnées :
MIDSUMMER (LITHA)
version américaine, chez Llewellyn- Anoukis / Anqet, Anket ou Anouket, celle qui enlace, embrasse les champs. Elle veille donc sur la crue de Nil. Le fait qu'elle soit liée à la fertilité, je célébrerais plutôt Anouket lors de Beltane et non lors du Solstice d’Été.
- Bastet / Bast Bastet est la déesse égyptienne de la joie du foyer, de la chaleur du soleil, de la maternité, et aussi la déesse protectrice des femmes enceintes et des enfants. Bastet est l'une des filles de Ra. En tant que fille de Ra, il est compréhensible que Bastet soit vénérée lors du Solstice.
- Sekhmet, Sakhmet, Sekhet, Sakhet ou Sachmis est souvent présentée comme la fille du dieu Soleil, Rê, incarnant l’œil de ce dernier. Déesse guerrière, elle se bat seule ou bien accompagnée de son armée de génies porteurs de flèches et de couteaux. Sekhmet est coiffée du disque solaire. En tant que fille de Ra, il est compréhensible que Sekhmet soit vénérée lors du Solstice.
- Hathor / Hout-Hor, Déesse de l'amour, de la fécondité et de la beauté. Durant l’Égypte antique la Déesse était célébrée lors de 3 fêtes d'après les Mystères des Dieux de l’Égypte aux éditions Hachette collection :
- Les fêtes de la fécondité du mois de Athyr (Septembre-octobre)
- La fête « Elle est revenue » du mois de Tybi (Novembre-décembre)
- La fête « de l'enfant au berceau » du mois de Epihi (Mai-juin). Sur le plan calendaire, parmi ces 3 fêtes seule celle de l'enfant au berceau évoque un éventuel lien avec Litha. Quand au plan symbolique, le lien entre le Solstice d'Eté et la fête de l'enfant au berceau semble difficilement perceptible.
- Amon-Ra. Voir plus haut dans la partie sur Litha
- Ra. Voir plus haut dans la partie sur Litha
LUGNASAD
LAGNASADH, version américaine chez Llewellyn |
Dans
le chapitre Correspondances pour LUGNASAD, plusieurs Divinités
égyptiennes sont mentionnées :
- Osiris / Iousires, Asar, Asari, Aser, Ausar, Ausir, Wesir, Ousir, Ousire ou Ausare. Son lien est possiblement compréhensible, si on part du principe que les Défunts peuvent être célébrés à Lugnasad comme l'évoque Mélanie Marquis. En effet, dans LUGNASAD, au chapitre Nouvelles pratiques, Mélanie Marquis propose un paragraphe pour Honorer les Morts en cette période. Il vous appartient de voir si la célébration des défunts en août vous convient sur le plan spirituel.
- Isis / Aset. Les argument sont ici les mêmes que ceux avancés pour Osiris, l'époux d'Isis.
- Hathor / Hout-Hor, Déesse de l'amour, de la fécondité et de la beauté. Durant l'Egypte antique la Déesse était célébrée lors de 3 fêtes :
- Les fêtes de la fécondité du mois de Athyr (Septembre-octobre)
- La fête « Elle est revenue » du mois de Tybi (Novembre-décembre)
- La fête « de l'enfant au berceau » du mois de Epihi (Mai-juin)Sur le plan calendaire, rien parmi ces 3 fête n'évoque un quelconque lien avec Lugnasad. Quand au plan symbolique, le lien avec le pain ou les Récoltes est difficilement perceptible.
- Thoth ou Thốth / Djehouty est également évoqué. La mention de Thot pour Lugnasad est partiellement compréhensible. En effet, Thot est le Dieu de l'écriture, de la connaissance, des sciences et de la lune. Du temps de l'Egypte pharaonique, Thot était célébré le 19éme jour du mois de Thoth (Thoth a donné son nom à ce mois) soit approximativement le 6 août. Les célébrations pouvaient durer tout le mois de Thoth à savoir juillet-août. Si sur le plan calendaire, Lugnasad et la fête de Thoth correspondent approximativement ; sur le plan de la symbolique la corespondence me semble inexistante. Les viandes, les figues et le miel étaint le principaux ingrédients consommés. Pas de lien ni avec le pain, ni avec les récoltes. La mention de Thoth me semble donc peu pertinente.
MABON
MABON, version américaine chez Llewellyn |
Dans
Correspondances pour MABON , Thoth est mentionné. Encore une
fois pourquoi ? Le lien entre l'équinoxe d'Automne et Thot est
pas visible. Voir plus haut dans la partie sur Lugnasad, juste
au-dessus.
SAMHAIN
Dans
Prières et invocations, de SAMHAIN, trois invocations
sont proposés une à Anubis, une à Osiris et une à Isis. Isis et
Osiris sont mentionnés dans Correspondances pour Samhain. Ce
qui n'est pas décalé, puisque ce sont quand-même deux Dieux liés
à la mort. Quant à Isis elle est tout de même l'épouse d'Osiris,
le Pharaon du Royaume des Morts, et qu'elle a joue un rôle
primordial en faveur de la résurrection d'Osiris. Ce sont trois
textes courts qui sont présentés :
- La prière à Anubis / Anub, Inpou, Anoupou évoque l'attention du Dieu envers les Morts. On demande à Anubis de les guider et de les protéger. Jusque là tout va bien, on retrouve les fonctions d'Anubis. La mention « justice d'Anubis » est plutôt surprenante. Certes Anubis est reconnu comme celui qui rend la justice au Royaume des Morts, mais il n'est pas le seul. En effet, douze dieux constituent le tribunal divin à savoir Harmakhis, Atoum, Shou, Tefnout, Geb, Nout, Isis, Nephtys, Horus, Hathor, Hou et Sia. De plus la Divinité égyptienne qui incarne la juste est Maât. Bien qu'elle ne soit pas totalement dépourvue de sens, la mention « justice d'Anubis » semble donc peu en adéquation avec Anubis lui-même. Des précisions auraient pu être apportées.
- La prière à Osiris / Iousires, Asar, Asari, Aser, Ausar, Ausir, Wesir, Ousir, Ousire ou Ausare évoque la résurrection et sa bienveillance envers les défunts. Osiris est-il bienveillant ? Osiris est très certainement juste, puisqu'il préside au tribunal des morts. Du moins il assiste à la pesée du cœur du Défunt. Bien qu'Osiris ne soit pas un Dieu malfaisant, parler bien est bienveillance à son sujet est discutable. Osiris fait-il particulièrement preuve de bienveillance envers un criminel quand il le juge avant l'accession au Royaume des Morts ? Pas sûr ! Osiris est plutôt juste. De plus, il est vrai qu'Osiris puisse être qualifié de bienveillant ; en effet son règne a été civilisateur. C'est sous règne que l'agriculture se serait développé. Néanmoins ceci ne présenté pas de lien avec la Mort et Samhain mais plutôt avec l'agriculture, la renaissance de la nature et donc Beltane. Parler de bienveillance à propos d'Osiris en tant que Dieu de la Mort ne me paraît pas des plus appropriés, sans être pour autant inadéquat.
-
La prière à Isis / Aset évoque le lien entre la Déesse et Osiris. Isis est présentée comme porteuse d'espoir. Dans cette prière j'y vois quand-même une Isis orientée vers la Wicca. Néanmoins le texte en lui-même est toujours bon à prendre et peut être adapté.
SAMHAIN, version américaine chez Llewellyn |
Pour
conclure sur le culte égyptien, je me dis plutôt mitigé ou
moyennement satisfait... Les évocations du monde égyptien sont
quand-même dans l'ensemble plutôt correctes. Par exemple je
comprends parfaitement l’évocation de Ra pour Litha /
Solstice d’Été. Certaines incompréhensions me laissent
dubitatif. En effet, je me montre beaucoup plus réservé sur
l'évocation de Thot pour Lugnasad et Mabon / l’Équinoxe
d'Automne. L'un des points étonnants est l'emploi de l'orthographe
anglaise pour le nom de certaines Divinités égyptiennes ;
comme par exemple Anuket au lieu d'Anouket. Le point positif est
qu'aucune erreur grossière n'ait été relevée, ce qui n'est pas du
tout le cas avec la culture slave...
YULE, version américaine chez Llewellyn Etant donné que Litha est nommé Midsummer, il aurait été logique que Yule soit nommé Miwinter. |
IMBOLC, version polonaise chez Illuminatio |
En tant qu'adepte du Paganisme slave, je n'ai vraiment pas d'autre choix que de faire une mention spécial paganisme slave dans cet article ! J'ai décidé d'élargir cette partie à l'ensemble de l'Europe de l'Est et de l'Europe centrale. Les croyances slaves sont abordées çà et là dans les livres... J'ai en ce sens plusieurs observations à partager ! Sauf à quelques exceptions, je ne mentionnerai que les versions russes et polonaises des noms, et cela afin de ne pas trop charger l'article...
Juste une petite remarque, j'adore les couvertures de la version polonaise des livres.
OSTARA
Dans
OSTARA, la tradition slave des pysanki est abordée.
Ces œufs (les pisnaki) de la tradition slave sont à la fois symbole
du soleil renaissant et du renouveau de la nature. Celle qui se
réveille après un Hiver souvent très rude dans les Pays slaves.
Kerri Connor a choisi d'abord cette tradition du point de vue
ukrainien. Voici leur nom dans les langues slaves :
- Langue slave / Singulier // Pluriel
- Biélorusse / Пісанка (Pisanka) // Пісанкі (Pisanki)
- Polonais / Pisanka // Pisanki
- Tchèque / Kraslica // Kraslice, c=ts
- Slovaque / Kraslica ou Pisanka // Kralice ou Písanky
- Slovène / Písanica, Pisanka ou Remenka // Pisanice, Pisanke ou Remenke.
- Serbe / Писанка (Pisanka) // Писанке (Pisanké)
- Croate / Pisanica // Pisanice, c=ts
- Bulgare / писано яйце (Pissano yaïtsé) // Писани яйца (Pissani yaïtsa)
OSTARA, version polonaise chez Illumination |
- Lélia ou Lelia, la Déesse du printemps. // En russe :Леля / Liélia ou Ляля / Lialia. En polonais : Lela ou Lejla, j=ï.
- Kostroma, sœur jumelle de Koupala et à qui le Printemps est parfois attribué. // En russe : Кострома / Kostroma ; en polonais : Kostroma.
- Devana ou Dévana, Déesse associée à la fertilité, à la forêt et au Printemps. // En russe : Девана / Diévana ; et en polonais : Dziewanna, dzie=dié
Je
n'ai rien contre Eostre, mais elle n'est pas une Déesse slave. Quant
au livre évoqué par Kerri Connor, à savoir
The
Birds' Gift: A Ukrainian Easter Story
d'Eric Kimmel (en français : Le
cadeau des oiseaux : une histoire ukrainienne de Pâques),
il s'agit d'un livre pour enfant. L'histoire est intéressante. Voici
un court résumé et une explication de l'histoire :
Couverture de The bird's gift écrit par Eric Kimmel |
On
trouve quelques éléments de l'histoire çà et là sur internet.
Bien évidemment c'est en anglais. Il n'y a rien en français. Quant
au livre en lui-même, c'est un livre pour enfant ! À mon
humble avis, il aurait été préférable d'avoir plutôt un livre
universitaire. Ou encore un livre qui certes retranscrit ce conte,
mais qui est surtout à la hauteur d'un recueil de contes comme celui d'Afanassiev (en russe Александр Николаевич Афанасьев / Aleksandr Nikolaïévitch Afanassiev). De plus, ce livre n'est pas rédigé par un Auteur
ukrainien. J'ai effectué quelques recherches. Et malheureusement
aucun conte ukrainien faisant mention d'une telle histoire n'a été
trouvé. Rien ! Kerri Connor parle donc de tradition ukrainienne
en se référant à un livre pour enfant écrit par
Eric Kimmel, un Américain... Voilà pourquoi, ce conte ne se trouve
pas dans un recueil universitaire. Eric
Kimmel
a écrit ce conte certes joli mais qui n'est qu'inspiré de la
tradition ukrainienne. Ceci reflète que partiellement la
tradition ukrainienne. Comment peut-on prétendre parler de tradition
voire d'anciennes pratiques en s'appuyant sur une telle source ?
Comment voulez-vous que le Paganisme soit pris un minimum au
sérieux ? L'histoire d'Eric
Kimmel est certes mignonne mais elle n'est pas une référence en
matière de Paganisme. Ce livre aurait dû apparaître dans une
rubrique Lectures
conseillées.
Dans
Divinités et Héros,
du livre OSTARA
il est fait mention de Umaj, qui est orthographié selon la
Transcription anglophone et la Transcription internationale des
Slavistes.
En russe c'est Умай
(Oumaï)
ou
Ымай (Ymaï),
en français j'opterais plutôt pour Oumaï. Dire que cette Déesse
est russe, c'est possiblement vrai mais surtout c'est aussi faux !
La Russie est un pays multiethnique. Autrement dit, en Russie vivent
des Russes slaves (en russe Русский / Russkiï) et des Russes
non-slave mais Russes quand-même (en russe Россянин /
Rosjanin). Ce deuxième terme peut éventuellement être traduit par
« Citoyen russe ». Donc tous les habitants (hors
expatriés) de Russie sont Rosianin mais tous les Rosjanin ne sont
pas Russkiï. Autrement dit, ils ne sont pas tous slaves ! Vous
commencez à voir la suite arriver.
Oumaï
n'est pas une Déesse slave mais turco-mongole. C'est une Déesse de
la fertilité faisant partie du Tangrisme (parfois Tangraïsme). Elle
est entre autre vénérée par les Bouriates et les Yakoutes qui
vivent en Russie. Les Bouriates et les Yakoutes sont Rosianin, ils
vivent en Russie. Umaï est aussi vénérée par les Kazakhs qui
vivent au
Kazakhstan.
Et bien évidemment par les Descendants des Turcs et des Mongols.
Donc non, Umaï n'est pas une Divinité russe et encore moins
slave...
Vila,
Samovila ou Samodiva est évoquée dans la sous-partie
Divinité et Héros du chapitre Correspondances pour
Ostara. Ce sont trois noms assez proches pour designer les mêmes
créatures :
- En russe : Вила / Vila, Самовила / Samovila ou encore Самодива / Samodiva
- En polonais : Wiła, Samowiła, Samodiwa, w=v et ł=w.
Seulement,
il y a un petit problème... Il n'y a pas une Vila mais des Vila(s).
Il conviendrait même d'écrire Vily, Samovily ou Samodivy pour
reprendre la forme du pluriel dans la plupart des langues slaves. :
- En russe : Вилы (Vily), Самовилы, (Samovily) ou Самодивы (Samodivy)
- En polonais : Wiły, Samowiły, Samodiwy,
Les
Vily sont de belles filles aillées aux cheveux longs. Elle sont peu
vêtues. Elles vivent dans les montagnes. Les Vily sont considérées
comme étant les maîtresses des puits et des lacs, capables de les
condamner. Si on arrache les ailes des Vily, elles deviennent des
femmes ordinaires et elles obéissent à celui qui arrive à voler
leurs vêtements. Ce sont des créatures amicales, elles aident les
gens, les soignent, prédisent l'avenir.
Les Vily peuvent éventuellement être comparées aux fées. En ce
sens, elles peuvent avoir leur place dans les célébrations évoquant
Ostara mais aussi dans celles évoquant Beltane.... D'autres
créatures slaves peuvent également être comparées aux Fées.
Leurs rôles diffèrent néanmoins en voici une courte liste :
Roussalka :
Elle sont des créatures dangereuses voire cruelles qui vivent dans
les rivières, les lacs, les étangs et les forêts. Elles sont d'une
beauté sublime, elles ont une belle voix qui séduisent les hommes.
Elles ont les cheveux longs et portent souvent une couronne de fleurs
sur la tête. Elles sont souvent comparées aux Sirènes parfois aux
Nymphes. Contrairement aux Sirènes des Mythes germano-scandinaves,
les Roussalki n'ont pas de queue de poisson et peuvent vivre sur les
arbres. Elles ne ressemblent pas non plus aux Sirènes
gréco-romaines, elles ne sont pas mi-femmes mi-oiseaux. La nuit,
elles attendent le voyageur perdu et le jour, elles errent dans les
champs à la recherche d'un paysan égaré. Que ce soit la nuit ou le
jour les Roussalki séduisent l'homme infortuné, se jettent sur lui.
Elles l'épuisent jusqu'à sa Mort.
- En russe : Singulier, Русалка / Roussalka ; Pluriel, Русалки / Roussalki
- En polonais : Singulier, Rusałka ; Pluriel, Rusałki
Les
jeunes filles cygnes :
Elles sont exceptionnellement belles, dotées d'un grande pouvoir de
séduction. Tout comme les Samovily, elles sont capables de lire
l'avenir. Les Lébédinyïé devy sont considérées comme les filles
de l'océan. La plus célèbre d'entre elles est la Царевна-Лебедь
/Tsarevna
Lebed'
(La
princesse Cygne), un personnage des contes russes.
- En russe : Singulier, Лебединая дева (lébédinaïa diéva) ; Pluriel, Лебединые девы (Lébédiniïé diévy)
- En polonais les possibles sont : panna-łabędź, dziewica-łabędź ou dziewczyna-łabędź ; pluriel panny-łabędzie, dziewice-łabędzie ou dziewczyny-łabędzie
BELTANE, version polonaise chez Illumination Il fallait bien que je mettes cette illustration quelque part... |
- En russe : Singulier, Берегиня (Béréguinia), Берыгиня (Béryguinia), Верегиня (Véréguinia) ou encore Перегиня (Péréguinia) ; Pluriel Берегини (Béréguini), Берыгини (Béryguini), Верегини (Véréguini) ou encore Перегини (Péréguini)
- En polonais : Singulier, Brzeginia ou Brzeginka ; Pluriel Brzegini ou Brzeginki, rz=j gi=gui
Brodnitsy :
Esprits gardiens des passages à gué. Elles ont un rôle similaire à
celui des Béréguini. Les Brodnitsy sont de belles jeunes filles aux
cheveux longs. Elles gardent et entretient les passages à gué, en
temps de paix. En temps de guerre, elles les détruisent pour freiner
la progression de l'ennemi.
- En russe : Singulier Бродница / Brodnitsa ; Pluriel Бродницы (Brodnitsy)
- En polonais : Singulier, Brodnica : Pluriel, Brodnicy, c=ts. Attention Brodnica est aussi une ville en Pologne.
Seuls
les noms russes et polonais figurent ici, mais bien évidemment
toutes ces créatures sont répandues à travers tout le monde slave.
Le site Russie
Virtuelle
a été une aide précieuse pour rédiger une présentation courte de
ces personnages.
LITHA
Dans
LITHA, il est quand-même écrit à la page 31 « Iarila,
déesse russe du soleil, dont le nom signifie « soleil
ardent ». Elle est célébrée au solstice d'été avec du feu
et de l'eau, en même temps que son frère / époux Iarilo. Des
figurines du couple sont brûlées en effigie au solstice d'été ;
ils étaient aussi connus comme Lada et Lado, Kupal'nitsa et Kupalo,
et plus tard ont été christianisés en Marie et Ivan (d'où vient
le jour de Saint Ivan, une variante de la Saint-Jean), (Franklin,
201) » Vu l'énormité du texte, je n'ai pas eu d'autre choix
que de vous le citer textuellement. À la lecture de ces lignes, j'ai
cru m’étouffer ! Les incohérences sont légions parmi ces
quelques lignes ! Manifestement, Deborah Blake ne semble pas
connaître grand chose à la Mythologie slave, j'ai même bien envie
de dire qu'elle n'y connaît rien du tout ! Pour les Adeptes de
la Religions Ancestrale des Slaves ça a dû piquer !
- Yarilo et Yarila sont les variantes du nom d'un seul et même Dieu ! Il n'est donc pas « une déesse russe » mais un Dieu (masculin donc) vénéré certes par les Russes mais aussi par tous les autres Slaves. Yarilo est donc une Dieu slave. Il est le Dieu de la Fertilité et de l’Équinoxe du Printemps voire du Printemps en général. Certes Yarilo connaît l'amour avec au moins deux Déesses, mais qui s'appellent Taya (en russe Тайя) parfois nommée Yarina (en russe Ярина) et également avec Liolia (en russe Лёля ). Pour en revenir à la confusion entre russe et slave. Un autre exemple dans le livre se trouve dans Correspondances pour Litha, Odin est mentionné et qualifié de Dieu norvégien... Pour Odin, il aurait été préférable de parler d'Anstrêve par exemple... Ceci pour dire que la confusion ne se trouve pas que dans la culture slave chez Debarah Blake, l'Auteure de LITHA.
- Quant à Kupalo et Kupal'nitsa, ils ne forment pas non plus un couple ! Koupal'nitsa est la mère de Kupalo, parfois Kupala. Kupal'nista est la Déesse de la nuit. Kupalo est le Dieu du Solstice d'été, il est parfois amalgamé avec Iarilo.
LITHA, version polonaise, chez Illuminatio |
- Dajbog, le Dieu qui donne. Il est rattaché au soleil et au moissons. // En russe : Дажьбог / Dajbog ; en polonais : Dadźbóg, dź=dj Dażbóg, ż=j Dabóg ó=ou. Dajbog a connu l'amour avec trois Déesse, Zlatogorka, Morana et Jiva.
- Koliada, (en russe : Коляда / Koliada ; en polonais : Kolęda, ę=in) le jeune Dieu du soleil d'Hiver. Koliada a connu l'amour avec Radounitsa (en russe Радуница), l'une des Divinités qui accompagnent les morts dans le Nav.
- Iarilo Jarilo (en russe : Ярила / Yarila, Ярило / Yarilo ; en polonais : Jaryło, Jaryła, Jaruna, j=y, ł=w et u=ou), il est le Dieu du Printemps mais il est plutôt lié au Soleil de Printemps. Yarilo a connu l'amour avec Taya (en russe Тайя) parfois nommée Yarina (en russe Ярина) et également avec Liolia (en russe Лёля ).
- Kupalo C'est bien Koupala (en russe : Купала / Koupala // en polonais : Kupała, ł=w), il est le Dieu du soleil d’Été. Kupalo a connu l'amour avec Kostroma.
- Ovsien, Avsien, Dieu de l'Automne. // En russe : Авсень / Avsiéne, Баусень / Baousiéne, Таусень / Taousiéne, et très rarement Говсень / Govsiéne, Овсень / Ovsiéne, Овсей / Ovseï, Усень / Ousiéne ; en polonais Awsień ou Usień. il est le Dieu du soleil d’Automne. À ma connaissance, Avsien n'a pas connu l'amour.
Quant
à la lune, elle est incarnée par deux Divinités. Divia et Khors :
- Divia est l'épouse de Diï, le Dieu du ciel nocturne.
Mention
spécifique pour Khors, qui est lié à la fois à la lune et au
soleil. Khors est l'époux de Zaria-Zariénitsa, la Déesse de
l'aube.
Dans
les 8 couples présentés ici aucun n'évoque un mariage entre le
soleil et le lune...
Toujours
dans LITHA mais à la page 32 cette fois-ci, il est écrit
« Kupala, dieu russe / slave de la paix. Il est célébré au
solstice d'été par des rituels d'eau » Oui !!!! Enfin
une info correcte ! Enfin presque... Kupalo n'est pas lié à la
paix... Alors on peut certes lire une phrase du genre :
- Бог Купало берёт управление миром и является Богом Летнего Солнца, управителем годового периода до осеннего равноденствия.
Mais
il y a un problème, en russe Мир / Mir veut dire « paix »
mais aussi « monde »... Ah les mots polysémiques, un
cauchemar dont on se sort uniquement si on maîtrise la langue...
Pour info, ceux qui sont parfois présentés comme Dieu de la Paix
sont Sviatovid et Radegast :
- Sviatovid, en russe Святовит (Sviatovit), Свентовит (Sviéntovit), Святовид (Sviatovid), Световид (Sviétovid) ou Свентовид (Sviéntovid) ; en polonais Świętowit (se prononce Chviuntovit)
- Radegast, en russe Радегаст (Radiégast), Радогост (Radogost), Радагаст (Radagast) ou Радигаст (Radigast) ; en polonais Radogost, Radegast ou Redigast
Dans
Anciennes
Pratiques
de LITHA,
la Déesse Saule est présentée. (en
lituanien Saulė,
en letton Saule)
est la Déesse balte du soleil, comme l'indique le site Matricien.org
et le site russe Дети
Балтии
/ Diéti Baltii / Les enfants de la Baltie. La Baltie c'est
l'ensemble des pays 3 ou 4 pays baltes, Estonie, Lituanie, Lettonie
et parfois l'ex-Prusse. Contrairement à certaines sources, le livre
mentionne correctement le panthéon d'origine de la Déesse à savoir
le panthéon balte. Ce qui a le mérité d'être souligné. En effet,
le panthéon balte est souvent confondu avec le Panthéon slave.
Cependant ces deux panthéons connaissent des différences.
Dans
le livre LIHTA,
on trouve une Invocation aux
Dieux du tonnerre.
Le texte est plutôt pas mal. Perun y est même invoqué. Mais Perun
n'est présente nul-part dans le livre. Déborah Blake invite le
Lecteur a faire ses propres recherches. J'adapterai ce texte pour
rendre hommage à Perun lors de sa fête. Pour rappel, la fête de
Perun est plus proche de Lugnasad que de Litha sur le plan
calendaire. En
russe c'est Перунова
Стреча
(Pérounova Strétcha) ou Перунов
день
(Pérounov diéne)
et en polonais c'est Święto
Peruna
ou Perunowe.
Perun
est mentionnée dans Correspondances
pour Litha,
mais qu'il est qualifié de Dieu hindou ! Comble de l'inculture
ou simple erreur d'inattention... Perun est slave. Dans l’Hindouisme
le Dieu de l'orage
est Indra.
Encore
et toujours dans LITHA
et plus précisément dans Nouvelles
Pratiques,
le festival de Wianki
est brièvement abordé. Wianki est le pluriel de wianek.
Contrairement à ce qui est indiqué dans le livre, ce mot wianek
ne veut pas dire « guirlande » mais « couronne »
voire « couronne de fleurs ». Wianki est un festival
estival qui a lieu tous les ans à Cracovie. Le festival n'a pas
grand chose de païen. Il est juste nommé en référence à un
élément de la culture païenne, à savoir wianki, les couronnes de
fleurs portées par les jeunes filles slaves célibataires à Kupala.
C'est juste un festival musical. Rien d'autre... Si ça vous
intéresse voici le lien vers le site de Cracovie ou Kraków
(Krakouv) en polonais.
Dans
Correspondances
pour LITHA,
plusieurs célébrations des Pays slaves sont mentionnées à savoir
Enyovden, le festival
de Jāņi et le jour d'Ivan-Koupala
. La
mention de ces fêtes est pertinente, puisqu'elles ont lieu au
Solstice d’Été. Elles sont comparables à la Saint-Jean.
Enyovden
est une fête bulgare. Le national
geographic
en bulgare décrit cette fête qui regroupe les rituels liés au
bain, les hommages rendus à Saint Jean-Baptiste et des rituels liés
aux herbes. C'est dans l’ambiance du Solstice d’Été. Ce qui est
particulièrement à souligner concerne l'orthographe. Il aurait été
préférable d'avoir la vraie orthographe bulgare. C'est à dire
l'orthographe avec l'alphabet cyrillique bulgare et non pas
uniquement une adaptation en alphabet latin. En bulgare c'est
Еньовден
/ Enyovden et il y a d'autres appellations :
- Яневден / Yanévdén
- Яновден / Yanovdén
- Иванден / Ivandén
- Адриан / Adrian
- Ивъндън / Iveundeun
- Иван Бильобер / Ivan Bilyobér
- Драгийка / Dragiïka
Le
jour d'Ivan-Kupala
a lieu en Pologne, en Russie, en Ukraine et dans tous les pays slave.
Bien évidemment, je n'ai pas été cherché des sources. Ce qui me
connaissent, se doutent bien que je connais cette fête. J'ai été
vérifié ce qui ce dit sur Wikipédia,
les infos y sont plutôt correctes. La fête est liée au Solstice
d'Eté, à l'amour, au Soleil et à l'eau. L'un des rituels de cette
fête consiste à se baigner. Ivan-Koupala est la version
christianisée de la fête Koupala. Cette
fête a un nom slave, le voici pour chacune des langues slaves :
- Langue slave / Nom de la fête (prononciation)
- Russe / Купала (Koupala), Купальская ночь (Koupalskaïa notch / trad. Nuit de Koupala)
- Ukrainien / Купала (Koupala), Купайла (Koupaïla)
- Biélorusse / Купалле (Kouapallé)
- Polonais / Noc Kupały, Noc kupalna, Kupalnocka, c=ts. (trad. par Nuit de Koupala)
- Tchèque / Kupadelné svátky (trad. Fêtes de Koupala)
- Slovaque / Kupalo
- Slovène / Kupala-Kresnik
- Serbe / Купала (Koupala) ou Купало (Koupalo)
- Croate / Kupalo
- Bulgare / Купала (Koupala)
- Macédonien / Купала (Koupala)
Le
festival de Jāņi se tient en Lettonie. Son autre nom est Līgo.
Le site Pribalt.info
décrit cette fête. Il s'agit d'un cite russophone dédié aux pays
baltes. Jāņi fait référence à Saint Jean. Le nom de Līgo
fait
référence à une Divinité balte, Līgo.
La
fête présente des points communs avec le jour d'Ivan-Koupala, la
Koupala païenne et même la fête bulgare de Еньовден
/ Enyovden.
Les herbes occupent une place importante dans les rituels. La
couronne de fleurs est symbole qui se retrouve dans le festival de
Jāņi. Et bien évidemment, c'est le festival se tient aux alentours
du Solstice d’Été. Pour être précis, ce festival a lieu la nuit
du 23 au 24 juin.
LUGNASAD
LAMMAS, version polonaise chez Illumination Lammas et non Lugnasad(h) |
- Le 1er août du calendrier julien ou le 14 août du calendrier grégorien : le Sauveur du Miel en russe Медовый Спас / Miodovyï Spac. La fête est également appelée Маковый Спас / Makovï Spas, en français le Sauveur du Pavot ou simplement Первый Спас / Piérvyï Spac, en français le premier Sauveur.
- Le 6 août du calendrier julien ou le 19 août du calendrier grégorien : le Sauveur des pommes en ruse Яблочный Спас / Yablotchnyï Spac. La fête est simplement appelée Второй Спас / Vtoroï Spas en français le deuxième Sauveur, ou encore Средний Спас / Srédniï Spac, le Sauveur médian.
- Le 16 août du calendrier julien ou le 29 août du calendrier grégorien : le Sauveur des noisettes Ореховый Спас / Oréhoviï Spas ou le Sauveur du Pain en russe Хлебный Спас / Hlébnyï Spac. La fête est simplement appelée le troisième Sauveur en russe Третий Спас / Trétiï Spas.
Ces
fêtes sont d'origine païenne et ont été reprise par l’Église
orthodoxe. Les légendes chrétiennes sont venues se greffer aux
traditions païennes. Ces célébrations ont pour objectif de bénir
les récoltes de Miel, de Pavot, de Pommes, de Noisettes ou selon moi
de Blé à travers le pain. En effet, il s'agit de bénir le nouveau
pain réalisé à partir des grains de la toute nouvelle récolte.
D'ailleurs Хлебный
Спас / Hlébnyï Spac rappelle
vaguement la consécration du pain à Lammas.
MABON
Dans
Nouvelles Pratiques de MABON, trois paragraphes sont
consacrés à la fête polonaise des Dozynki. Cette fête se retrouve
dans plusieurs pays slaves dont voici les différents noms :
- Langue slave / Nom de la fête (prononciation)
- Russe : Обжинки (Objinki) / Дожинки (Dojinki)
- Ukrainien : Обжинки (Objinki)
- Biélorusse : Дажынкі (Dajinki)
- Polonais : Dożynki wyżynki , obrzynki, rz=ż=j
- Tchèque et slovaque : Dožinky, Obžinky, Dožata, ž=j
- Slovène : Dožinke Dužijanca , c=ts et ž=j
- Serbe : Дожинки (Dojinki), Дужијанца (Doujiyantsa), Дожињанција (Dojignantsiya), Дожењанција (Dojégnantsiya), Доженција (Dojéntsiya) Дужионица (Doujionitsa)
- Croate : Dožinki, Dužijanca, Dožinjancija, Doženjancija, Dožencija ou Dužionica, c=ts et ž=j
- Bulgare et macédonien : Обжинки (Objinki), Дожинки (Dojinki). Ces nominations viennent directement des autres langues slaves.
Le
dictionnaire russe Академик
/ Akademik nous dit des Dożynki, qu'elles sont un festival de la fin
des récoltes chez les slaves. Le site polonais Religie
Święta (Religions du monde) ajoute qu'à l'époque
pré-chrétienne, la fête tombait généralement à l'équinoxe
d'automne. De nos jours la date varie d'un pays à l'autre, notamment
du fait de la différence entre catholicisme et orthodoxie. Pour tous
les Slaves, l’Équinoxe d'Automne marque la plus grande fête des
récoltes, la dernière de l'année et peut-être même la seule chez
certains Slaves. Différentes Divinités sont célébrées en
fonction des pays :
- Avsien, Dieu de l'Automne. // En russe : Авсень / Avsiéne, Баусень / Baousiéne, Таусень / Taousiéne, et très rarement Говсень / Govsiéne, Овсень / Ovsiéne, Овсей / Ovseï, Усень / Ousiéne ; en polonais Awsień ou Usień. Avsien est un Dieu peu vénéré en Pologne.
- Radgost Dieu de l'hospitalité mais aussi guerrier. // En russe : Радигаст / Radigast(e), Радогост / Radogost(e), Радегаст / Radégast(e) ; en polonais : Radogost, Radegast, Redigaste.
- Svetovid ou Sviatovid, Dieu qui surveille les 4 directions. Il combat les forces obscures la nuit, l'Automne et l'Hiver peuvent être vues comme des métaphores de la nuit. // En russe : Святовид / Sviatovid, Свентовит /Sviéntovit, Святовит / Sviatovit ; en polonais : Świętowit, Ś=ch et ę=in.
- Les Tchèques célèbrent également les Rojanitsa, le trio des Déesses qui accompagnent le Dieu Rod. La composition du trio des Rojanitsa connaît plusieurs versions : Lada, Liélia et Jiva. Parfois le trio devient un quatuor composé de Lada, Liélia, Jiva et Makoch. Il arrive également que le trio composé de Makoch, Dolia et Nédolia soit qualifié de Rojanitsa.
MABON, version polonaise chez Illuminatio |
Dans
Sorts et Divinations de MABON, une méthode populaire
divinatoire polonaise est proposée : vin bière et eau. Je
reconnais que cette méthode populaire mettais totalement inconnue.
Des recherches en polonais sur le sujet n'ont rien donné...
Dans
Recettes et bricolages de MABON se trouve une recette
polonaise qui en surprendra plus d'un, celle du concombre au miel.
J'avoue être surpris par deux points. Le premier est l'utilisation
de concombre et non de cornichon pour décrire la recette. Le mot
polonais « ogórek » désigne certes les concombres
mais aussi les cornichons. Après avoir cherché « miodowe
ogórki » , en français cornichons (ou concombres) au miel, je
suis tombé uniquement sur des recettes comportant des cornichons,
pas de concombres. Une erreur de traduction entre le polonais et
l'anglais est envisageable. Cette erreur s'est naturellement
répercutée en français. Le deuxième réside dans le fait de
« servir immédiatement après la préparation ». Les
cornichons au miel existent bel et bien mais il s'agit à ma
connaissance de cornichons destinés à être conservés. La recette
du livre est surprenante. Malheureusement, il n'est pas possible de
vous la dévoiler ici. Ça serait faire atteinte aux droits d'auteur.
La recette est surprenante. Réalisée avec des concombres, je doute
que ça soit une recette polonaise ou slave. Réalisée avec des
cornichons, elle est une recette slaves. Pour les concombres, je peux
toujours me tromper...
SAMHAIN
Dans
Nouvelles Pratiques de SAMHAIN, trois paragraphes sont
consacrés à la fête polonaise des Dziady d'automne. Cette
célébration est également mentionnée dans
Correspondances
pour Samhain.
Les explications fournies dans le livre sont correctes. En effet, les
défunts y sont célébrés. Dans les pays slaves deux dates sont à
retenir pour célébrer les défunts, celle-ci et celle de la période
fin-avril-début-mai : Radonitsa. Pour faire simple, en
avril-mai, les Morts sont honorés pour leur montrer qu'ils ne sont
pas oubliés alors que la vie explose de partout du fait du
Printemps. Les célébrations d'octobre-novembre ont une symbolique
semblable au reste de l'Europe : Honorer la mémoire des
Disparus. Voici le nom de cette fête dans les
différentes langues slaves :
- Langue slave / Nom de la fête (prononciation)
- Russe : Осенние Деды (Osiénnié Diédy)
- Ukrainien : Діди (Didy) et Дiдова субота (Divova soubota)
- Biélorusse : восеньскія Дзяды (Vosiénskiya Dziady))
- Polonais : Dziady ou Zaduszki jesienne, sz=ch et j=y
- Tchèque : Dušičky, š=ch et č=tch
- Slovaque : Zádušnice ou dušičky, c=ts, š=ch et č=tch
- Slovène : Dušno, š=ch
- Serbe : Задушнице (Zadouchnitsé)
- Croate : Zadušnice, š=ch et c=ts
- Bulgare : Задушница (Zadouchnitsa)
- Macédonien : Задушница (Zadouchnitsa)
YULE
Dans
YULE, il est fait mention de plusieurs Divinités slaves dans
la liste Divinités et Héros :
- Baba Yaga est mentionnée. Ce qui est compréhensible. En effet, Baba Yaga n'est pas une simple sorcière, plusieurs recherches montrent qu'elle est vue comme une Déesse de la Mort et de la Renaissance. Le Soleil renaît après le Solstice d'Hiver. On s'en rend pas compte, mais les jours commence déjà à devenir plus longs après le Solstice. Certes que très légèrement, mais ils rallongent quand-même ! De plus, en tant que Déesse-sorcière, il aurait logique que Baba Yaga soit également mentionnée dans le livre SAMHAIN.
- Koliada (en russe : Коляда / Koliada ; en polonais : Kolęda, ę=in) le jeune Dieu du soleil d'Hiver. Il est au cœur des célébrations, selon moi.
- Marzana. Je tire mon chapeau. Car il est fait mention de Morana comme autre nom de la déesse. Et Morana est qualifiée de slave et de balte. Confusion quand tu nous tiens ! Il y a deux Déesses à ne pas confondre ! Morana, la Déesse slave ! Et Māra la Déesse balte ! Chez les Slaves, Morana est Déesse de l'Hiver et de la Mort. Chez les Baltes, Māra est la Déesse de la Vie, la Déesse mère, la gardienne des femmes entre autres... Bref, on peut quasiment dire que les deux Déesses sont antinomiques. Slaves et Baltes ont des ressemblances mais aussi des différences, la preuve en est ! Il est vrai que Morana est célébrée dans des territoires situés près de la Mer Baltique. Mais elle l'est par les Slaves de la Baltique, pas par les Baltes... Pour en revenir à YULE et Morana, il est cohérent qu'elle soit mentionnée dans YULE ; pour les célébrations du Solstice d'Hiver. Néanmoins il est important de souligner que Morana n'est traditionnellement pas célébrée lors du Solstice d'Hiver mais plutôt lors de l'équinoxe de Printemps. On dit au revoir à l'hiver en brûlant une effigie de Morana, comme l'indique le dictionnaire russe Академик / Akademik. De plus, en tant que Déesse de la Mort, il aurait été logique que Morana, soit également mentionnée dans SAMHAIN. D'ailleurs, en tant que Déesse de la Mort, Morana est célébrée lors des Dziady d'Automne, pour faire simple c'est le Samhain slave, dans ma pratique personnelle.
- Snegurotchka est mentionné. Ce qui est tout-à-fait cohérent. Elle est l'un des personnages centraux de l'Hiver. Snegourotchka ( russe :Снегурочка / Sniégourotchka polonais : Śnieżka ou Śnieguroczka) est la Déesse de la neige. Peuvent se joindre à elle, les Déesses Viouga / Вьюга, Pourga / Пурга et Métélitsa / Метелица. Ces trois Divinités sont parfois qualifiées de Beautés de l'Hiver. Elles sont des Devas, pour faire simple des Nymphes slaves.
Dans
YULE, il est fait mention de plusieurs fêtes slaves dans
Correspondances pour Yule à savoir Koliada et Koruchan. Ces
deux deux noms peuvent être comme les variantes d'une même fête
slave à l'approche du Solstice d'Hiver. La mention de cette fête
dans YULE est donc cohérente. Cette
fête a un nom slave, le voici pour chacune des langues slaves :
- Langue slave / Nom de la fête (prononciation)
- Russe / Коляда (Koliada)
- Ukrainien / Коляда (Koliada) ou Коледо (Koledo)
- Biélorusse / Каляда (Koliada)
- Polonais / Kolęda, Szczodry wieczór, Szczodre Gody, Godowe Święto, Szczodruszka, cz=tch, sz=ch, szcz=chtch, ę=un et ó=ou
- Tchèque / Kračun, Hody ou Koleda
- Slovaque / Kračún, Kračuň, Koleda, Koľada, Hody, č=tch, u=ou, ň=gn
- Slovène / Doleda Božič-Svarožič-Badnji Dan-Koledo, ž=j, č=tch, nji=gni
- Serbe / Коледа (Koléda). Бадњи дан (Badgni dane) Божић-Коледо (Bojitch-Kolédo)
- Croate / Koleda Božič-Svarožič-Badnji Dan-Koledo, ž=j, č=tch, nji=gni
- Bulgare / Коледа (Koléda)
- Macédonien / Коледа (Koléda)
De
plus Koliada et Karatchan (Karatchun est plus fréquent) sont deux
Divinités slaves :
- Koliada (en russe : Коляда / Koliada ; en polonais : Kolęda, ę=in) le jeune Dieu du soleil d'Hiver. Il est au cœur des célébrations, selon moi.
- Karatchun (En russe : Карачун / Karatchoune, Корочун / Korotchoune ou Крачун / Kratchoune ; en polonais : Karaczun ou Kraczun, cz=tch) seigneur du froid est lui aussi célébré, certains slaves ont donné son nom à la fête du Solstice d'Hiver.
YULE, version polonaise chez Illuminatio |
Il
y a quand-même quelques rares évocations du monde slave qui sont
plutôt correctes. Par exemple, le
livre LITHA
mentionne correctement le panthéon d'origine de la Déesse Saulė
à savoir le panthéon balte. C'est un bon point car Slaves et Baltes
sont souvent confondus, ce qui n'est pas le cas ici. Certaines
incompréhensions me laissent dubitatif. Comment Kerri
Connor a-t-elle pu se baser sur un livre pour enfant pour
présenter la tradition des Pisanki ?
Le
point le plus fâcheux ne fait qu'arriver. Les quelques lignes de
Deborah Blake sur Yarilo, sont un scandale. Les incohérences y sont
légions. Manifestement, Deborah Blake ne semble pas connaître grand
chose à la Mythologie slave, j'ai même bien envie de dire qu'elle
n'y connaît rien du tout ! Pour les Adeptes de la Religion
Ancestrale des Slaves ça a dû piquer ! Yarilo et Yarilo sont
les variantes du nom d'un seul et même Dieu ! Quand on ne
maîtrise pas un sujet, on n'écrit pas sur celui-ci. Je ne connais
pas grand chose aux cultures amérindiennes et précolombiennes, il
ne me viendrait pas à l'esprit d'en écrire un article !
C'est
d'autant plus regrettable que le culte slave est peu connu et peu
traité en français. En clair, la maîtrise d'une langue slave est
vivement nécessaire pour se documenter sur le culte ancestral des
Slaves. Je pense à celles et ceux qui vont tomber sur ces
informations, qui ne maîtrisent pas une langue slave et qui par
conséquent ne pourront pas vérifier la véracité de ce qu'ils
lisent. Ils vont ainsi devoir ce contenter d'informations fausses. Et
ça, c'est pas sympa pour eux...
Les
croyances égyptiennes et slaves ont été analysées. Cela est dû à
l'importance qu'elles revêtent dans ma pratique. Après avoir
détaillé chacun de ces deux cultes, une conclusion générale est
proposée.
Pour
conclure définitivement et globalement cet article, la critique
de la série de livres
Célébrations
païennes des
éditions Danaé a été un exercice enrichissant. C'est confirmé,
cette collection est et sera un emblème de ces éditions et elle le
restera pour un bon nombre d'années. Ces livres sont plutôt bons
dans l'ensemble.
Il
est vrai que des défauts ont été pointés du doigt. Qu'il s'agisse
de défaut, de qualité ou de points mitigés, ils sont tous le
reflet de ma pensée. L'objectif n'était pas de nuire à qui que ce
soit. Mais de fournir à avis détaillé sur cette collection.
Ce
ne sont pas les éditons Danaé (filiale d'Alliance
Magique) que j'ai commenté mais les livres eux-mêmes ! Ces
derniers sont la traduction d'une publication issue d'une maison
d'édition américaine à savoir Llewellyn.
Les éditions Danaé ne se sont pas responsables des défauts des
livres. Ils sont présents à l'origine dans la version anglaise.
Lors d'une traduction de tels défauts ne peuvent être supprimer ou
au mieux corriger. La traduction doit retranscrire le texte tel qu'il
est...
Le
plus gros point positif réside dans l'abondance des textes proposés.
Les sorts, les prières, les rituels, les invocations sont nombreux
et donnent l'inspiration J'y prends de temps à autre des idées pour
écrire mes propres textes. L'introduction est vraiment bien
construite. C'est l'un des gros atouts de ces livres.
Les
évocations du culte égyptien me laissent quand-même mitigé, bien
que certaines informations soient correctes. Quant à la prédominance
du
monde anglo-saxon, je reste là aussi mitigé. Étant donné que les
Auteurs sont américains ; cette prépondérance est quelque
part compréhensible, mais il aurait été préférable, que le monde
anglo-saxon ne soit pas systématiquement abordé, ou du moins qu'il
ne domine pas tant les contenus.
Sans
surprise, les évocations sur les pratiques slaves m'ont quand-même
déçu dans l'ensemble. Je ne vais pas réécrire ce qui l'a déjà
été. C'est erreurs sont dommageables. Le culte slave est peu connu
et peu traité en français. La maîtrise d'une langue slave est
nécessaire pour se documenter sur le culte ancestral des Slaves. Je
pense à celles et ceux qui vont tomber sur ces informations, qui ne
maîtrisent pas une langue slave et qui par conséquent ne pourront
pas vérifier la véracité de ce qu'ils lisent. Ils vont ainsi
devoir ce contenter d'informations erronées. Et ça, c'est pas sympa
pour eux... L'autre gros point noir est l'absence de schéma de
tirage dans certains livres. Il aurait été préférable que chaque
livre propose au moins un schéma de tirage de cartes en adéquation
avec les célébrations.
Enfin
et malgré tout, les livres de la collection Célébrations
païennes sont plutôt corrects. Je pense qu'un Adepte de la
Wicca trouvera son bonheur dans ces huit livres. Les Adeptes des
autres courants païens ou ésotériques trouveront peut-être de
quoi être satisfait. À eux d'en juger. J'espère que mon article a
été instructif, constructif, utile... J'espère également que vous
ne l'avez pas trouvé trop long.
Merci
de l'avoir lu.
Mathieu
Mrodistov Mrodiszczewski
SOURCES
- Mélanie Marquis (2017). BELTANE : Rituels, Recettes et Histoire du 1er mai, traduit de l'anglais par Marjorie Badinand, Toulouse : Éditions Danaé.
- Deborah Blake (2017). LITHA : Rituels, Recettes et Traditions du Solstice d’Été, traduit de l'anglais par Hiero Solis, Rayol Canadel : Éditions Danaé.
- Mélanie Marquis (2017). LUGNASAD : Rituels, Recettes et Traditions de la Fête des Moissons, traduit de l'anglais par Hervé Solarczyk, Rayol Canadel : Éditions Danaé.
- Diana Rajchel (2017). MABON : Rituels, Recettes et Traditions de l’Équinoxe d'Automne, traduit de l'anglais par Hervé Solarczyk, Rayol Canadel : Éditions Danaé.
- Diana Rajchel (2017). SAMHAIN : Rituels, Recettes et Traditions de la Fête des Morts, traduit de l'anglais par Hervé Solarczyk, Rayol Canadel : Éditions Danaé.
- Susan Pesznecker (2017). YULE : Rituels, Recettes et Traditions du Solstice d'Hiver, traduit de l'anglais par Hervé Solarczyk, Rayol Canadel : Éditions Danaé.
- Carl F. Neal (2018). IMBOLC : Rituels, Recettes et Traditions de la Chandeleur, traduit de l'anglais par Hervé Solarczyk, Rayol Canadel : Éditions Danaé.
- Kerri Connor (2018). OSTARA : Rituels, Recettes et Traditions de l’Équinoxe de Printemps, traduit de l'anglais par Hervé Solarczyk, Rayol Canadel : Éditions Danaé.
- Les sources qui m'ont permis de détailler certains points de cet article ont été mentionnées en lieu nécessaire, par conséquent elles ne sont pas ici répertoriées.